Il y a deux ans,
l’invitation m’était faite
de rejoindre Cotonou
pour y présenter mon travail.
Mais que pouvais-je
bien dire de bien ?
si loin ?
si décalé ?
M’est alors venue l’idée d’un Charlatan,
fonction si peu crédible
qu’elle évite
les écueils de la raison.
Je choisis en même temps la coloration Sud
de mes futures créations.
Au début,
j’imaginais mon Charlatan jouer
avec les émotions et les idées ;
avec des images,
mes images, d’autres images et toutes sortes de pièces à conviction :
des imprimés, des textes.
Depuis Charlatan est devenu stand,
représentant de commerce
ou site sur l’Internet.
Charles attend,
il reste souple
et peut s’improviser artiste, commissaire,
seul ou à plusieurs,
manager de jour et barman de nuit,
mais aussi festival,
table ronde,
atelier ou maquis,
au gré des envies et des choix
Charlatan intrigue, intéresse.
Son élan provient de toutes sortes d’échanges :
de la saisie d’informations tous azimuts,
de sondages publiques,
de diverses interactions et collaborations avec des artistes,
des intellectuels et autres spécialistes.
Suivent ensuite les traitements, détournements ou analyses de ce vaste matériau.
Avec la création proprement dite des œuvres,
le travail généralement initié individuellement
rentre dans ces phases d’élaboration collective
jusqu’aux restitutions finales
sous la forme d’installations, de performances,
d’expositions, de programmations,
de vidéos, de conférences.
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